Les musées d'histoire en Nouvelle-Calédonie et leur public scolaire
Résumé
La Nouvelle-Calédonie bénéficie du transfert des compétences de l'enseignement du premier degré depuis 2000 et du second degré depuis 2012. L'histoire du territoire est enseignée à partir du CE2 1. L'enseignement supérieur, quant à lui, n'a pas encore été transféré. Parallèlement, des dispositifs valorisent la pédagogie en dehors des établissements. La mission de l'éducation artistique et culturelle (EAC) se déclinait ainsi en 2002 : « vivre autrement la scolarité grâce à une démarche de projet pluridisciplinaire, aboutissant à des réalisations valorisées et valorisantes, dans le cadre d'une école ouverte sur le monde extérieur » 2. Les institutions muséales locales sont à ce titre devenues des outils pour les enseignants (Meunier, 2011) qui n'ont, pour ceux venus de métropole et ceux formés avant le transfert, que très peu de formations et de supports pédagogiques sur l'histoire calédonienne. En Nouvelle-Calédonie, le nombre de musées a augmenté à partir des années 1990, en pleine application des accords de Matignon. En effet, la question du devenir du territoire interroge l'identité de ses habitants. Débute alors un processus de légitimation de la citoyenneté par l'histoire. Il n'est donc pas étonnant que des musées d'histoire aient ouvert comme lieux de reconnaissance, voire de revendications : villa Païta en 1993, musée de la Ville de Nouméa en 1996, Centre culturel Tjibaou en 1998 3 , musée d'Histoire maritime en 1999. Vingt ans plus tard, l'EAC a d'ailleurs choisi comme axe prioritaire la promotion du patrimoine calédonien via les classes patrimoine, les ateliers et classes découverte, les classes défense ou la participation à des concours nationaux. Au même moment, les musées renouvellent leurs expositions permanentes (le musée d'